Le coyote

Le coyote

Il ne faut jamais perdre espoir! Quand tu fais de la photo animalière, tu as toujours des photos que tu aimerais prendre et surtout les espèces que tu voudrais poser. Mais la réalité est souvent toute autre… Observer des animaux, c’est souvent de très longues sorties, beaucoup d’observation et d’attente. Parfois, on rentre bredouille. Souvent avec des photos d’autres espèces plus faciles à croiser. Aujourd’hui, on va parler de ma rencontre exceptionnelle avec un coyote que tu peux retrouver dans mon portfolio et dans la boutique.

“En photo animalière, on a tous nos licornes, ces animaux qu’on voudrait poser mais qu’on ne croise jamais.”

Ulrich Josserand

Il était une fois…

Ma première rencontre avec le coyote, comme beaucoup, est surement celle de Vil Coyote dans les dessins animés. Comment ne pas s’attacher à lui! Puis, bien des années plus tard, en 2018, j’ai croisé furtivement mon premier coyote sauvage. C’était à Gaspé. Il a traverser devant la voiture et s’est arrêté au milieu du champ pour nous observer.
Par la suite, j’en ai vu trois fois dans le secteur de Rimouski et du Bic. Mais à chaque fois, soit j’étais sur l’autoroute, soit je n’avais pas mon matériel. Le coyote est alors devenu ma licorne à moi. De ces animaux que je voulais photographier mais que même avec beaucoup d’efforts, je ne rencontrais jamais. La vie de photographe animalier est remplie de petites déceptions!

Mais par une journée de février

 

J’avais pris la décision d’aller au parc de la rivière Mitis. C’était une journée aux températures autour de moins quinze degrés, mais elle paraissait presque chaude après plusieurs jours aux températures bien plus froides. L’objectif du jour: photographier un renard et divers oiseaux, mais surtout de profiter du soleil. Tu sais comme moi à quel point le soleil peut nous manquer en ce milieu d’hiver.
La sortie s’est déroulée sur un sentier de neige tapée par mes prédécesseurs. Il faut dire que c’est un endroit populaire pour une petite marche dans le bois. C’est toujours agréable de profiter à la fois de la forêt et du Saint-Laurent. Un pic mineur a commencer le bal des photos d’oiseaux. Rejoint par des mésanges et sitelles et accompagné d’écureuil tout aussi curieux et opportunistes que sympathiques.

Le tour se termine sans avoir observé d’autres animaux, mais sans doute n’étais-je pas dans le bon secteur du parc. Je dois avouer que c’était ma première visite. Par contre, le soleil m’a fait le plus grand bien. Je profite du retour pour faire quelques prises de vues de drone d’un Saint-Laurent aux eaux turquoises de la fonte de la banquise. Je reste attentif, peut-être un harfang se cache!

“Après cinq ans d’attente, le miracle se produit!”

Ulrich

 

Le miracle

Je garde toujours un œil sur le monde qui m’entoure quand je suis sur la route. On voit toutes sortes de choses. Je vois une voiture arrêtée sur le bord de la route. Je suis toujours très attentif dans ces cas là, des fois que l’autre véhicule ai vu quelque chose que je n’ai pas encore vu. Je ralentis et tourne la tête vers le champ qui borde la route. Il est là. À renifler le sol et trottiner. En bonne forme et un magnifique pelage, il est définitivement en séance de chasse à chercher souris ou lapin qui ferait son souper. Enfin, après cinq ans d’attente, le miracle se produit et je rencontre ma licorne, ma baleine blanche: le coyote. Les étoiles se sont alignées. Il est proche de la route et j’ai juste à tendre le bras pour attraper mon matériel. Cette journée restera gravée dans ma mémoire.

L’observation.

Je dégaine mon vieux boitier Canon et ma plus longue lentille. J’ouvre ma fenêtre et m’installe confortablement. Mon équipement bien en appuis sur le bord de la porte de la voiture, je commence les prises de vues. L’animal s’approche, au point de m’inquiéter quelques fois à cause de la circulation. Je ne voudrais pas que ma première séance photo avec un coyote finisse en tragédie en le voyant se faire frapper. Sa gâcherait totalement ma journée. Mais non, il est prudent et sur le qui-vive, surpris et réactif à quelques reprises avec le passage de voitures un peu plus bruyantes. 

Sa partie de chasse continue. C’est vraiment beau de le voir trottiner ainsi. Son pelage impressionnant est vraiment magnifique et que dire de cette tête triangulaire et de ces yeux jaunes? C’est vraiment un animal hallucinant. Il me regarde de temps à autres, ainsi que l’autre véhicule, toujours arrêté à l’observer. Je sais qu’il nous regarde pour nous surveiller et s’assurer de l’absence de danger, mais j’aime croire qu’il pose pour moi, m’offrant une expérience inoubliable.

Mon équipement bien en appuis sur le bord de la porte de la voiture, je commence les prises de vues.

Ulrich

Les déclenchements de mon appareil photo se succèdent, entrecoupés de période d’observations. Une photo c’est bien, mais l’observation elle reste à jamais gravée. Il m’amuse un peu avec sa petite démarche sautillante et sa façon de mettre sa truffe dans la neige. Je le trouve vraiment sympathique. Mais vient le temps de lever les voiles. Car, ne l’oublions pas, ça reste un animal sauvage et je veux m’assurer de ne pas le déranger, après tout, je suis chez lui!

C’est au final, cent-douze photos que j’ai prise toutes réussies et magnifiques. Elles resteront dans ma collection et ces moments resteront quand à eux dans mon coeur!

Le coyote, présentation

Il fait partie de ces animaux qui trainent une mauvaise réputation, comme le loup ou le requin. Pourtant, il est bien rare que les animaux soient ce que l’on pense. Des années de fables, contes et de cinéma ont changés bien des perceptions.

Le coyote, est un canidé omnivore. Il mange dont de tout et est aussi charognard. Il se nourrit surtout des rongeurs, serpents et insectes, mais ne rechigne pas la viande, les carcasses et les poubelles! Il s’est d’ailleurs parfaitement adapté aux milieux urbains pour trouver de la nourriture.

Bien qu’une attaque en Nouvelle-Écosse en 2009 ait été très médiatisée, le groupe ayant tué une femme, les attaques sur les humains sont très rares. Malheureusement la conjoncture et la fuite de la jeune femme ont réveillé l’instinct de prédation de la meute.

Il faut donc se rappeler que le coyote, fort de ses 40 à 50 kilogramme reste un animal sauvage. Nul besoin de le chasser, mais l’observation se fait à distance et avec prudence. N’oublions pas que ce n’est pas lui qui rentre sur notre territoire, mais bien nous qui empiétons dans son salon!

À bientôt pour d’autres histoires de photos!

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