Le triangle d’exposition

Le triangle d’exposition

Pour simplifier, l’exposition est la quantité de lumière sur votre photo. Elle peut donc être surexposée, correcte ou sous-exposée. Pour faire une analogie et aider à comprendre facilement, pense à une pièce de ta maison la nuit. Quelle force d’ampoule fera qu’elle soit assez éclairée? Si ça lui prend, admettons pour l’exemple, 60W, une ampoule le 20w la rendra trop sombre tandis qu’une ampoule de 100w la rendra trop éclairée. C’est un peu pareil pour une photo. Cependant, pour obtenir une bonne exposition, nous pourrons jouer sur trois facteurs appelés « triangle d’exposition ». Nous les verrons ici ainsi que l’influence qu’ils auront sur le résultat.

Mais avant tout…

Qu’est-ce qu’une photo correctement exposée? C’est une photo qui aura reçu l’éclairage adéquat (hormis pour créer un effet artistique). Comme une image vaut mille mots, voici la même photo, surexposée, correcte et sous-exposée. À garder en tête que j’utilise le mot « correcte » pour faciliter la compréhension, mais qu’une photo surexposée ou sous-exposée peut être une photo correcte car vous avez voulu dégager une atmosphère particulière.

Le triangle d’exposition.

En mode automatique, c’est magique, c’est l’appareil qui calcule tout seul pour que la photo ne soit ni trop claire ni trop sombre. En mode manuel, ça se complique, tu vas devoir jouer sur les paramètres. Le but du jeu est de faire rentrer assez de lumière sur ton capteur pendant que tu prends ta photo.

Il y a donc trois paramètres différents :

  • L’ouverture de diaphragme, c’est le diamètre du « trou » du diaphragme de ta lentille.
  • La vitesse d’obturation, c’est la durée pendant laquelle tu poses la photo.
  • La sensibilité ISO, c’est la sensibilité du capteur (ou de la pellicule) à la lumière.

À chaque fois que l’on touche à l’un de ces paramètres, il faudra compenser avec un des deux autres (ou les deux).

Voici donc une image du triangle d’exposition :

Source: Paligui, CC BY-SA 4.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0, via Wikimedia Commons

Comme on peut le voir, les trois sont interconnectés. Si l’on baisse la sensibilité ISO, il faudra alors soit augmenter l’ouverture du diaphragme, soit la durée d’exposition.

Les paramètres et les effets.

Chacun des trois paramètres, en plus de jouer sur le flux de lumière dans la photo, va aussi modifier le rendu de celle-ci. Tu choisiras donc de modifier l’un ou l’autre suivant le résultat recherché.

Commençons par le plus simple, la sensibilité ISO. Plus on augmente la sensibilité ISO, plus le capteur est sensible à la lumière. La sensibilité est facile à comprendre. Chaque fois que l’on double le chiffre, on double la sensibilité. Donc, une photo à ISO 400 sera deux fois plus lumineuse qu’à ISO 200. C’est aussi le paramètre qui influence le moins la photo finale lorsqu’on le modifie. Toutefois, la contrepartie d’augmenter la sensibilité ISO est qu’on augmente en même temps le bruit sur l’image. Le bruit est l’effet de grain (toute les petites tâches) sur la photo. Une partie sera ajustable en postproduction avec des logiciel comme Lightroom ou Photoshop mais on perdra alors des détails.

La vitesse d’obturation, est, comme tu l’as vu plus haut, la durée pendant laquelle tu exposes ta photo. Elle s’exprime en fraction de seconde ou en seconde pour les durées plus longues, par exemple, 1/4000s, 1/800s ou 15s. La vitesse influe beaucoup le rendu final. Tout d’abord, elle va permettre de donner une impression de mouvement (effet de filé) ou le figer. Tu peux aussi grâce à elle faire des poses longues. Garde en mémoire aussi qu’en dessous de 1/100e de seconde, pour la plupart des cas, il sera difficile de faire une photo nette à cause de tes tremblements. Un trépied s’imposera alors!

L’ouverture de diaphragme, est ici la notion la plus complexe des trois. C’est étrange, mais plus le chiffre de l’ouverture est petit, plus le diaphragme est ouvert. (Je sais… pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué…) Pour doubler le diamètre de l’ouverture, il faut diviser le f/nombre par la racine carrée de deux, soit 1,414. C’est pour cela que l’ouverture comporte parfois des décimales. Pour simplifier, chacune des ouvertures ci-dessous correspond au double de lumière qui rentre par rapport à la précédente :

f/1 – f/1,4 – f/2 – f/2,8 – f/4 – f/5,6 – f/8 – f/11 – f/16 – f/22 – f/32

L’ouverture toutefois va jouer sur la profondeur de champ, c’est-à-dire ce qui n’est pas flou sur la photo en arrière de ton sujet. Plus le f/x est petit, moins tu vois de choses qui ne sont pas floues. Ce paramètre te permettra de détacher un sujet de son environnement pour un portrait par exemple en le faisant à f/1.4 alors que pour un paysage, tu utiliseras f/8 ou f/11 pour inclure plus de choses dans ton arrière-plan.

Le moment du choix.

Dans ton triangle d’exposition, tu vas donc devoir faire le choix de qu’est-ce que tu vas modifier pour faire rentrer plus de lumière. Ce choix se fera en fonction des capacités de ton matériel et du résultat que tu recherches. Par exemple, si tu veux prendre en photo une voiture qui roule sur la route mais que l’arrière-plan soit net (la vitesse d’obturation devrait-être autour de 1/1000e s pour ce cas) et que tu veux inclure le plus de paysage possible (donc un chiffre f/x élevé) tu ne pourras jouer que sur la sensibilité ISO.

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